Communicateurs, relationnistes et publicitaires savent que le recours aux techniques de storytelling permet de faire un passer un message plus efficacement. Le storytelling, ou la capacité de raconter des histoires permet en fait de créer un lien émotif entre l’émetteur et le récepteur. Quand on est capable de faire passer une émotion, le message s’imprime plus facile dans la tête de notre cible… on atteint donc mieux nos objectifs!
Comme communicateurs, on est souvent à la recherche du bon angle pour raconter une histoire qui met en scène les services, les produits ou les prises de position de nos clients. Parfois, il s’agit d’éléments particulièrement uniques de notre client qui créent une bonne histoire et, parfois, il s’agit d’élément de contexte ou d’éléments externes qui contribuent positivement à l’histoire… et à sa visibilité dans les médias traditionnels ou sur les médias sociaux.
Le décès d’un entrepreneur hors du commun
Laissez-moi vous raconter ma dernière expérience toute personnelle sur le sujet. Le grand-père de mon conjoint, M. Léo-Paul Mailhot, est décédé début décembre, à l’âge de 85 ans, d’un cancer. En plus d’être un père et un grand-père extraordinaire, Paulo (comme on l’appelait) a été une figure importante du milieu des affaires de la ville de Victoriaville et même du Québec. Léo-Paul, et ses 3 frères, ont été les fiers propriétaires de l’entreprise qui produisait, à partir des années 50, les fameux bâtons de hockey Victoriaville. Tous les Québécois, qui ont juste un peu d’intérêt et de connaissances du monde du hockey, connaissent les bâtons de bois Victoriaville. La plupart de nos grands hockeyeurs ont joué avec les bâtons des frères Mailhot tant et si bien que ces bâtons sont maintenant au Temple de la renommée du hockey à Toronto.
Malgré que l’entreprise ait embauché plus de 400 personnes à Victoriaville, que ces travailleurs produisaient 20 000 bâtons par jour et que l’entreprise ait détenu, dans les années 70, près de 65 % du marché international du bâton de hockey, les frères Mailhot n’ont pas eu toute la visibilité médiatique à laquelle ont aurait pu s’attendre avec une histoire pareille – surtout une histoire qui parle de hockey. Le maire de Victoriaville, Alain Rayes, nous confiait d’ailleurs aux funérailles que lorsqu’il se promène sur la planète, même dans des pays sans tradition de hockey, il se fait constamment parler des bâtons Victoriaville. Comme quoi, même avec une bonne histoire, on ne contrôle pas tout! Nul n’est prophète en son pays qu’ils disent!
L’impact d’un événement inattendu
Un événement externe est par contre venu changer le traitement médiatique que l’on a accordé à notre Paulo suite à son décès : son départ, le 2 décembre 2014… le même jour que Jean Béliveau, légende du hockey s’il en est une! Deux grands destins qui se recroisent à nouveau… à partir du moment où la famille a mis en valeur que le destin de l’un (Léo-Paul et ses hockey) a été intimement lié au destin de l’autre (M. Béliveau jouait avec les fameux bâtons Victoriaville) les médias ont répondu à l’appel, car ils avaient une belle histoire à raconter. Un élément de hasard qui permet de faire rayonner une vie exceptionnelle!
La même journée que les funérailles, il y a eu toutes sortes d’hommages qui se sont succédé grâce à ce hasard de la vie qui a permis à une belle histoire d’émerger. Des posts sur les médias sociaux :
aux articles dans les journaux, en passant par un superbe hommage de Paul Houde, à la soirée du hockey du samedi soir, avec photos d’archives et annectodes… bref, de quoi boucler la boucle en beauté pour la famille!
Malgré la présence d’une belle histoire dès le départ, il y a fort à parier que si M. Mailhot n’était pas décédé le même jour que M. Béliveau, le parcours exceptionnel de cet entrepreneur et de ses frères serait resté dans l’ombre… Un petit hasard de la vie qui permet à une belle histoire de devenir captivante pour les médias!