Je bloguais dernièrement sur le communiqué de presse à l’ère des médias sociaux. Le communiqué de presse traditionnel est-il voué à la mort? Ne devrait-on pas adapter les contenus et le contenant des communiqués de presse afin de les actualiser en regard des nouveaux outils technologiques dont nous disposons et des nouvelles habitudes des journalistes?
Mme Michelle Sullivan, consultante et chargée de cours, a abordé la question dans une conférence (que j’ai malheureusement manquée) nommée « Le journaliste qui tweete »; conférence donnée dans le cadre des Soirées des grands communicateurs. Mme Sullivan traitait de l’interrelation entre les journalistes et les médias sociaux. Selon son étude, il semble que les journalistes soient ouverts aux communiqués 2.0, c’est-à-dire aux communiqués de presse plus concis qui incluent du contenu multimédia formaté pour les médias sociaux.
La Ville de Gatineau a d’ailleurs mis en œuvre une initiative de ce type : communiqués de presse avec les faits en bref, des phrases de moins de 140 caractères, des images et vidéos disponibles sur le sujet traité. Cette initiative est très intéressante, mais demande un changement complet des réflexes des conseillers en communication et des relationnistes. Cela implique également que nous changions notre style de rédaction et les mots que l’on choisit pour nos communiqués. Avec le web, on ne peut plus parler la langue de bois. Dans un autre billet, je disais :
Il n’en reste pas moins que les médias sociaux et le web imposent maintenant des changements dans la façon même de rédiger. Si avant, les relationnistes pouvaient se permettre, dans les communiqués, d’enrober la réalité avec des mots politiquement corrects, ils se nuisent maintenant avec le recours à cette pratique. […] Avec le web, il faut parler des vraies affaires pour être lu… parce que les internautes, eux, cherchent de l’information avec des vrais mots et non des mots politiquement corrects!
Le traditionnel et le numérique… et l’humain?
Encore selon l’étude de Mme Sullivan, il semble que les journalistes – malgré l’utilisation des médias sociaux dans le cadre de leur pratique, utilisent encore davantage les canaux traditionnels : courriel et téléphone! Chaque fois qu’un nouveau média fait son apparition, des voix s’élèvent pour dire que ce nouveau média fera disparaitre le précédent. La télévision devait faire disparaitre la radio, le e-book devait faire disparaitre le livre. La réalité est toutefois autre. Les médias ne disparaissent pas, mais s’additionnent.
Nous évoluons dans un monde où les communications sont hybrides entre le traditionnel et le numérique. Il faut donc, dans notre pratique, être en mesure de faire la part des choses, d’adapter nos tactiques et stratégies sans toutefois négliger la qualité du contenu et également l’importance de l’humain et des relations interpersonnelles lorsque l’on souhaite faire passer un message.
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